A côté de Saint-Omer et en bordure du marais audomarois se situe une petite ville qui ne manque pas de caractère : Arques ! Cette cité est surtout connue pour être la capitale incontestée des arts de la table en France. Vous avez sans doute déjà entendu parler des célèbres marques comme Cristal d’Arques, Luminarc ou Arcoroc, développées par Arc International.
Par ailleurs, Arques est également une ville qui regorge de sites à découvrir, et vaut bien le détour.
Outre l’usine d’Arc, sa boutique et son chapiteau de vente dédiés à la décoration de table, vous y découvrirez un riche patrimoine et des espaces naturels exceptionnels. L’idéal pour une promenade relaxante ou pour une randonnée sportive en famille.
Alors, prêt à partir à la découverte de cette ville aux multiples facettes ?
Arques: le patrimoine naturel
Amateurs de nature et de calme, vous allez être ravis de visiter Arques ! Située en bordure du marais audomarois, cette ville de plus de 10.000 habitants présente des allures de village convivial. Arques est en effet une petite ville qui a su préserver son charme authentique et sa tranquillité, tout en offrant de nombreuses activités de loisirs pour tous les goûts. Que vous soyez à la recherche d’un endroit paisible pour vous ressourcer ou d’une destination pour vous divertir, vous serez servi.
Laissez-vous charmer par les multiples étangs qui parsèment la ville et qui vous offrent une transition en douceur entre l’espace naturel et la ville. Vous pourrez vous promener en toute tranquillité et profiter du calme de la nature environnante.
Et si vous êtes en quête d’aventure, n’hésitez pas à partir à la découverte de la forêt de Rihoult Clairmarais. Cette forêt est idéale pour des balades en famille ou entre amis, ou pour une séance de footing matinale.
Les étangs d’Arques
Vous êtes en quête d’une balade bucolique autour d’Arques ou d’une randonnée ? Les étangs d’Arques vous tendent les bras ! Au nombre de six, ces plans d’eau sont de véritables petits bijoux de la nature. Vous pourrez notamment admirer les étangs Arc-en-ciel, l’étang de Batavia, de Malhôve, ainsi que celui de Beauséjour. Certains d’entre-eux sont artificiels. Anciennes ballastières, quelques plans d’eaux sont effectivement d’anciennes carrières ayant fourni le ballast nécessaire à la mise en place des lignes de chemin de fer locales.
Les étangs d’Arques sont situés en bordure du marais audomarois, une zone humide chargée d’histoire et récemment labellisée réserve de biosphère par l’UNESCO. Les étangs d’Arques offrent ainsi les mêmes caractéristiques faunistiques et floristiques que le marais, et vous pourrez rencontrer des centaines d’espèces différentes lors de votre promenade.
D’ailleurs, ces espaces naturels ont été aménagés de manière à préserver l’environnement et à respecter les lieux et leurs occupants. Vous pourrez ainsi flâner sur les chemins aménagés en toute sérénité, tout en profitant des paysages exceptionnels qui s’offrent à vous.
En résumé, vous y trouverez des lieux de rendez-vous pour les familles, les photographes, les amoureux de la nature, mais également pour les sportifs et les pêcheurs.
La forêt de Clairmarais et le lac d’Harchelles
La forêt domaniale de Rihoult-Clairmarais, située sur une bonne partie du territoire d’Arques, présente 1200 hectares d’espace boisé. Cette forêt est un véritable poumon vert pour l’audomarois.
Au cœur de la forêt de Clairmarais, vous pourrez découvrir le « lac d’Harchelle », un étang qui a été rendu célèbre grâce au roman de Jean Bateman publié en 1935. Ce plan d’eau a été creusé aux alentours du 9ème siècle par les moines de Saint-Bertin et de l’abbaye cistercienne de Clairmarais pour l’extraction de la tourbe.
Le « lac d’Harchelle » constitue aujourd’hui un site prisé des audomarois et des promeneurs en quête de tranquillité. Cette étendue d’eau est également connue pour être le lieu de vie de nombreuses espèces animales et végétales.
Outre cet étang, la forêt de Clairmarais comporte également 6 autres plans d’eau de moindre envergure, ainsi qu’un réseau de petits sentiers propices aux balades dominicales.
Le patrimoine bâti : A voir et découvrir à Arques
Au-delà de ses étangs et de sa forêt domaniale, Arques est également un véritable joyau du patrimoine à découvrir dans l’Audomarois.
Le circuit du pavé, qui débute à la maison du tourisme, est l’occasion idéale de découvrir toutes les richesses de la ville. Au programme : l’hôtel de ville avec son carillon, le château millénaire, l’église Saint-Martin et le jardin public. Mais ce n’est pas tout ! Un parcours bucolique vous permettra également de longer l’ancien canal de Neufossé, construit par le célèbre Vauban, ainsi que le Grand Vannage, un édifice majestueux qui enjambe l’Aa depuis plus de deux siècles.
Le circuit se termine par la découverte de l’ascenseur à bateaux des Fontinettes, un véritable témoin de l’ingéniosité de nos ancêtres du 19ème siècle. Cette merveille de la technologie permettait jadis aux péniches de franchir les 13,13 m de dénivelé sur le canal historique en moins de vingt minutes.
L’hôtel de ville d’Arques
L’ hôtel de ville d’Arques, chef-d’œuvre d’architecture aux influences flamandes et Louis XIII, se dresse sur la Grand Place de la ville. Rien dans sa conception ne nous laisse insensible. Des verticales prononcées aux lucarnes étagées en passant par les pignons à pas de moineau en escalier et le beffroi, ce monument ne manque pas d’originalité.
Sur la Grand Place d’Arques, nous sommes régulièrement bercés par les douces notes du carillon. Celui-ci, composé de 14 cloches fondues en Hollande, est capable de jouer 25 airs célèbres. À chaque mélodie, sort de la tour Marie Grouette, la célèbre sorcière du marais. Selon la légende, elle hante les plans d’eau de la région et attrape les enfants qui s’approchent trop près du bord avec son groët (fourche à 4 ou 5 dents), pour les emmener dans sa grotte faite de vase et de roseaux… Chaque heure de 8h à 20h, tous les jours, c’est le même spectacle fascinant qui s’offre à vous.
Les Fontinettes, le dernier ascenseur à bateaux de France
L’Ascenseur à bateaux des Fontinettes se présente assurément comme un joyau du machinisme de la Belle Epoque. Ce site unique en France est un véritable témoin de l’innovation et de l’ingéniosité de l’époque.
Le principe de fonctionnement de cet ascenseur inauguré en 1888 est simple, mais génial. L’édifice comprend deux bacs, un en haut et l’autre en bas. Pour inverser l’équilibre et permettre à deux péniches de franchir les 13,13 mètres de dénivellation, il suffisait d’ajouter 30 cm d’eau dans le bac supérieur. Pendant que l’une des péniches montait, l’autre descendait, un système économique et rapide qui permettait l’opération en seulement une vingtaine de minutes.
Après 80 ans de bons et loyaux services, l’Ascenseur a été remplacé par une écluse à grand gabarit, plus en amont. Mais il reste un témoignage unique de l’ingénierie du 19ème siècle et mérite absolument le détour.
Pour en savoir davantage sur l’ascenseur des fontinettes, rendez-vous sur le site patrimoines-saint-omer.fr
L’église Saint-Martin
Dans la ville d’Arques, la majestueuse église Saint-Martin se dresse fièrement à quelques pas du château. Construite en 646 (et remaniée depuis) par le comte Walbert sur les conseils de l’abbé Saint-Bertin, cette église néo-gothique avec 3 nefs parallèles est un véritable joyau architectural. Le clocher, datant de 1776, abrite une ancienne cloche de 1664, refondue en 1774.
A l’intérieur, vous ne pourrez pas manquer les fontaines baptismales du 12ème siècle avec leurs inscriptions lapidaires flamandes rares. Vous trouverez également dans l’église d’Arques un superbe buffet d’orgue datant de 1856, comprenant l’orgue, une tribune et une balustrade néo-gothique.
Ne manquez pas non plus dans le cimetière la colonne érigée en 1830 en mémoire de François-Joseph Bugat, capitaine lieutenant de la garde napoléonienne. Sur le monument, vous pouvez lire les différentes batailles auxquelles il a participé, notamment Austerlitz et Wagram.
Cette église, rénovée entre 2007 et 2010, est une destination incontournable pour tous les amateurs d’art et d’histoire.
Le grand vannage
Le Grand Vannage se porte garant de la sécurité de la ville depuis le 18ème siècle. Son rôle est essentiel pour contrôler les eaux de l’Aa dans la région de Basse-Meldyck et éviter toute inondation.
Un autre élément intéressant à noter est que le canal historique de Neuffossé, capable de supporter des bateaux de 350 tonnes, passe majestueusement au-dessus du cours de l’Aa juste devant le Grand Vannage. La rivière s’écoule ainsi en siphon sous le canal, offrant un spectacle unique.
Le train touristique de la vallée de l’Aa
Le Chemin de Fer Touristique de la Vallée de l’Aa (CFTVA) constitue une attraction bien connue dans le Nord de la France ! Cette association gère un train touristique qui parcourt les 15 kilomètres de voie ferrée entre Arques et Lumbres, section de l’ancienne ligne de chemin de fer Saint-Omer – Hesdigneul.
Vous pourrez y découvrir une belle collection d’autorails SNCF type « Picasso » et autres, ainsi que d’anciennes voitures voyageurs tractées par une locomotive diesel . Depuis l’été 2013, l’association possède également une locomotive à vapeur d’origine polonaise. De quoi en prendre plein les yeux et faire un bond dans le temps!
Le parcours sillonne une partie verdoyante du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, où la nature est omniprésente. Le train circule en saison, de mai à septembre, avec plusieurs allers-retours par jour. Vous pouvez prendre le train aux différents arrêts du parcours : gare d’Arques, quai de l’Ascenseur à bateaux des Fontinettes, gare de Blendecques, Coupole d’Helfaut-Wizernes, quai d’Hallines, halte d’Esquerdes, quai de Setques et gare de Lumbres.
Pendant le trajet, qui dure environ deux heures aller-retour, un bénévole sera là pour animer et commenter le parcours. Si vous avez un peu de temps, un arrêt en gare de Blendecques permet de découvrir un ensemble d’objets ferroviaires, et la gare de Lumbres, désormais transformée en office du tourisme, est également un lieu à ne pas manquer.
L’association propose également des trains à thèmes tout au long de l’année, comme pour les journées du patrimoine en septembre, Halloween en octobre et Père-Noël en décembre. Alors, qu’attendez-vous pour vivre une expérience unique à bord de ce train touristique ?
L’histoire de la ville d’Arques
Arques constituait jadis une cité antique qui avait pour fonction de relier la région aux bords de mer. En 530, elle devient la propriété de la comtesse Mathilde, arrière-petite-fille de Flandebert, chef des Morins et des Ménapiens. Walbert, arrière-petit-fils de Mathilde et comte d’Arkes, dresse sur les conseils des abbés Audomar et Bertin une église dédiée à Saint Martin et à proximité de son château en 646.
Arques au Moyen Age et sous l’Ancien Régime
Arques est pillée à plusieurs reprises par les armées anglo-flamandes et françaises lors de la guerre de Cent Ans.
Au XVIIe siècle, l’Espagne possède la ville et ses alentours, formant ce que les historiens appellent « l’Artois réservé », mais le traité de Nimègue ramène l’Artois à la France en 1678.
Fait notable, le frère de Louis XIV, Monsieur, campa à Arques en 1677 à l’occasion de la Bataille de la Peene qui remit l’Audomarois dans le giron français.
L’essor industriel
Un canal de Neufossé, voulu par Vauban, est construit en 1774. C’est le début pour Arques d’une grande ère industrielle marquée par la construction de l’ascenseur à bateaux des Fontinettes dans les années 1880, mais aussi par la création de nombre d’entreprises : des filatures de lin et de jute, des distilleries, des fabriques de briques et de tuiles, des verreries, des brasseries…
Arques au XXème siècle
En août 1908, le squelette d’un « elephas primigenius », éléphant de la première génération, est découvert dans une carrière à 400 mètres de la verrerie-cristallerie actuelle. Le squelette reconstitué du mammouth de 1908 est exposé dans la villa d’un médecin de Lumbres ayant participé à sa découverte. Ce jusqu’à sa mort en 1933. Il est ensuite remonté au musée d’histoire naturelle de Boulogne-sur-Mer avant d’être démonté lors du déménagement du musée en 1991.
Pendant la Première Guerre mondiale, Arques accueille jusqu’à 100 000 soldats en tant que lieu stratégique. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Arques a été occupée et n’a été libérée que du 3 au 5 septembre 1944 par un régiment polonais.
Après la guerre, la cristallerie a donné à la ville une renommée mondiale.