La commune de Watten se situe aux confins septentrionales du marais. C’est à son niveau qu’un goulet d’étranglement retient partiellement les eaux de l’Aa dans le marais, avant que le fleuve ne rejoigne la côte en traversant la plaine maritime. Ce goulet est à l’origine de l’étymologie de la commune, Watten proviendrait de Wotten, signifiant en flamand « passage à gué ».

En raison de son emplacement marqué par la présence du canal historique de l’Aa et du canal de la Colme, mais aussi de son écluse et bien d’autres installations fluviales, Watten se donne des airs de petite ville portuaire. Partout l’eau y a son importance. Pourtant, fait étonnant, il s’agit de l’une des communes occupant le moins d’espace du marais. En effet, seuls 20 hectares du marais audomarois se situent à l’intérieur des frontières de Watten.

Watten vu du ciel – Photo: Philippe Hudelle

Ville appartenant au département du Nord et marquant l’une des portes d’entrée de la Flandre Française, et plus précisément de la région flamande du Houtland, Watten constitue par ailleurs le point culminant du marais audomarois. Surplombant le marais de ses 70 m de haut, la Montagne de Watten constitue le point culminant du territoire. Il constitue par ailleurs l’un des sept monts des Flandres.

Sur le mont de Watten, un riche patrimoine se dévoile au regard de tous dont une abbaye en ruines ainsi qu’un moulin du XVIIIème siècle restauré. Nous retrouvons également dans cette charmante commune entourée d’eau un Office de Tourisme ainsi qu’une église du Xvème siècle.

La montagne de Watten

Intégrée dans la chaîne des Mont des Flandres et constituant son maillon le plus occidental, la Montagne de Watten culmine les paysages de l’Audomarois du haut de ses 70 m. Elle offre ainsi un point de vue particulièrement panoramique sur le territoire. Le long de la route serpentant sur le Mont, un sentier permet de gravir la montagne en sécurité et de redescendre. Une randonnée sportive de 2,2 km au départ et à l’arrivée du centre-ville. Notons également un autre sentier de randonnée partant de Watten : le « Circuit les rivages de la Colme ». Ce dernier, long d’une douzaine de kilomètres, mène au village voisin de Millam.

Mont de Watten – Photo: Philippe Hudelle

Le moulin de la montagne de Watten

Ce moulin à vent puise ses origines au XVIIIème siècle. En 1731 plus précisément. Il vint à cette époque remplacer un moulin en bois en adoptant des matériaux plus durables : les pierres provenant de l’ancienne abbaye.

Les ailes du moulin de Watten furent détruites par une tempête en 1937, sept ans après la fin de son exploitation. Son fut, idéalement placé sur le mont de Watten, servit ensuite dès 1940 de poste d’observation par l’armée allemande.

L’édifice sera racheté par la commune en 1985 avant d’être reconstruit dès 1987. Une heureuse initiative soutenue par l’ARAM, l’Association Régionale des Amis des Moulins et l’Association des amis du Vieux Watten. Depuis 1994, le moulin de Watten restauré fonctionne toujours !

Moulin de Watten – Photo: Philippe Hudelle

Les ruines et la tour de l’abbaye de Watten

A l’origine de l’abbaye de Watten, une petite chapelle dédiée à Saint-Riquier fut édifiée en haut de la montagne de Watten en 874. Cette chapelle deviendra un monastère en 1072 grâce à la protection de Robert le Frison et au soutien financier des comtes de Flandre. Il s’agira du premier monastère de chanoine réguliers de Flandre mais aussi du lieu de sépulture de Thierry d’Alsace, comte de Flandre. Cette abbaye fut consacrée en 1097 sous le nom de « Notre Dame du Mont de Watten ».

Des jésuites à la Révolution

En 1608, le monastère abritera les jésuites, et ce jusqu’à la fin de la compagnie de Jésus en 1763. Ce seront les prêtres séculiers et les lazaristes qui occuperont ensuite les lieux. Cela ne durera pas longtemps. L’abbaye tombera sous la coupe de l’évêché de Saint-Omer en 1769. Ce dernier ordonna la destruction d’une partie des bâtiments. Vint ensuite la Révolution, et ce qui restait de l’abbaye, notamment la tour, devint bien national. Celle-ci fut toutefois épargnée car elle servait de repère aux navigateurs.

Mont de Watten et moulin – Photo: Philippe Hudelle

L’abbaye de Watten aujourd’hui

De l’abbaye fondée à Watten au IXème siècle, il ne reste que quelques vestiges, dont les murs d’enceinte mais aussi la tour de l’abbaye datant du Xvème siècle. Cette dernière est classée au titre des monuments historiques depuis 1909 et l’ensemble du site en 1998 en tant que Patrimoine National. Cet ensemble remarquable juché sur le mont de Watten surplombe le marais audomarois et les terres flamandes.

Le site de l’abbaye de Watten est ouvert exceptionnellement aux Journées des sites fortifiés, aux Journées Européennes du Patrimoine et quelques dates en été.

Office de tourisme de Watten

Watten possède son bureau d’information touristique au 12 rue de Dunkerque. Cet Office de tourisme pouvant accueillir tout public (accessible aux PMR notamment) est ouvert 5 jours sur 7 durant l’année et 6 jour sur 7 durant les vacances estivales. Une bonne adresse pour découvrir les lieux d’intérêt sur Watten, les marais audomarois, les monts des Flandres… Les amateurs pourront y faire le plein de brochures touristiques sur les environs et de cartes de randonnée.

Église du XVème siècle

L’église Saint-Gilles de Watten fut fondée en 1236 sur la décision des moines de l’abbaye Notre-Dame du Mont. Les éléments les plus anciens visibles aujourd’hui sont notamment la tour de l’église, édifiée au Xvème siècle. Cette tour clocher est classée Monument Historique depuis le 28 décembre 1984. Celle-ci accueillait une flèche jusqu’en l’an 1800.

A noter que l’église de Watten abrite toujours du mobilier provenant de l’ancienne abbaye de Watten.

Elle est dédiée depuis ses débuts à Saint-Gilles, dont une relique fut apportée au sein de l’église à l’occasion d’une cérémonie en octobre 1888.

Mont de Watten et moulin – Photo: Philippe Hudelle

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