Les géants de Saint-Omer

 

Avec ses neuf géants, Saint-Omer ne déroge pas à la coutume du Nord, loin s’en faut ! Ces dernières années, la cité audomaroise a en effet connu le retour de quelques-uns de ses symboles, autrefois disparus, ramenés à la vie grâce au travail de plusieurs associations et bien sûr, de passionnés.

La bande à Batistin et Belle-Lyze

Batistin, du fait de sa longévité, est assurément le géant le plus connu de l’Audomarois ! Créé en 1952 par les habitants de la commune libre du Bachelin, il amuse petits et grands lors des manifestations locales depuis plus de 60 ans ! Défilant dans son bateau tiré par un tracteur, le sympathique et facétieux jardinier au chapeau de paille et à la pipe arrosait autrefois la foule avec de l’eau parfumée avec de l’eau de Cologne à la lavande. Batistin a rejoint depuis 2015 la famille des géants portés et tient désormais dans ses mains un couteau de maraîcher ainsi qu’un chou-fleur.

Ce grand maraîcher avait autrefois une compagne espagnole, Belle-Lyze, créée par la troupe audomaroise des Joyeux Drilles en 1956. Mais la belle hispano-Lyzelloise disparut mystérieusement durant les années 70… Avant d’être recréée par l’AFMA et baptisée en 2013 ! Deux ans plus tard, ils officialisèrent leur union sur le parvis de l’hôtel de ville.

Cinq nouveaux géants en 2015

Saint-Omer connut également en 2015, grâce au travail des maisons de quartier, un retour de géants historiques disparus dans les années 1940. Mathurin, tout d’abord, créé en 1927 et parti en fumée en 1944, tirait son nom du jacquemart sonnant jadis les heures au sommet de la porte fortifiée du Haut-Pont. Ce dernier défilait alors, de 1925 à 1940, en compagnie de Tutu le guerrier, soldat romain également disparu. Le troisième compère, Moule à pipes, symbolisait jadis l’industrie audomaroise de la pipe de terre cuite… Le malheureux fut également détruit durant la seconde guerre mondiale… Les trois figures locales, revenues à la vie en 2015, célébrèrent leur baptême aux cotés de Marie Grouette, qui n’est plus à présenter et Quinze capotes, un audomarois marginal assassiné en 1908, devant ce surnom à ses nombreuses couches de vêtements.

Un huitième géant souvent de la partie à Saint-Omer

Même s’il est né à Saint-Martin-lez-Tatinghem, notons la grande présence dans le paysage audomarois de « Ch’tiot Henri ». Confectionné par les compagnons et les bénévoles de la communauté d’Emmaüs, ce grand barbu représente bien entendu le bien aimé Abbé Pierre.

Rosalie, la petite dernière née en 2019

Rosalie Hyacinthe, personnage tiré du roman « ces dames aux chapeaux verts », reçut son baptême civile le 8 septembre 2019. Cette dernière crée par la maison de quartier Perpignan vient agrandir la famille des géants de l’Audomarois.

L’origine de la tradition des géants du nord

Le saviez-vous ? C’est au Portugal que les traces des premiers géants, datant du XIIIème siècle, furent découvertes. La tradition gagna rapidement l’Espagne qui, ne l’oublions pas, a englobé dans son empire, entre 1556 à 1714, les Pays-Bas, comprenant alors, entre autres, la Belgique, la Hollande et le Nord-Pas-de-Calais ! Depuis, notre territoire voue un véritable culte pour les géants, les « Gayants » ou les « Reuzes », notamment en Flandre où Tisje-Tasje, Belle-Hélène, Jean le Bucheron, Reuze-Papa et Reuze-Maman, entre autres, ne manquent aucune occasion festive pour virevolter sur l’air du Reuzelied…

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