FAQ – Histoire, patrimoine et monuments de Saint-Omer

Saint-Omer est une ville française avec une riche histoire remontant au Moyen Âge. Vers 600, le roi Dagobert Ier nomme Audomar (Saint Omer) évêque de Thérouanne pour évangéliser la région. Audomar s’installe à Sithiu (ancien nom de Saint-Omer) et construit une église dédiée à la Vierge, qui deviendra plus tard la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer.

Développement de la ville

La ville se développe autour notamment d’un monastères : celui de l’abbaye Saint-Bertin construite en contrebas du mont Sithiu (emplacement de Saint-Omer). En haut du mont, une chapelle dédiée à la vierge se transformera bien vite en église, qui deviendra cathédrale au 16^ème siècle.

Revenons au début du Moyen Age : un marché est institué en 874 par Charles le Chauve, contribua à l’essor économique de la ville. Vers 890, le comte de Flandre Baudoin II fortifie la ville et construit une motte castrale pour la protéger des incursions normandes.

Essor économique et institutions

Saint-Omer connaît une période de prospérité aux XIIe et XIIIe siècles, notamment grâce à l’industrie textile. La ville est l’une des premières en Occident à bénéficier d’institutions communales, recevant une charte communale le 14 avril 1127. Au début du XIIIe siècle, Saint-Omer passe sous le contrôle du comté d’Artois nouvellement créé. Cette industrie est soutenue par la voie ouverte vers la mer au 12^ème siècle avec le creusement du canal de l’Aa. A cette époque, St-Omer devint en effet un port commercial d’importance !

Période bourguignonne et française

En 1384, Saint-Omer revient aux ducs de Bourgogne. La ville connaît des difficultés pendant la guerre de Cent Ans, subissant des sièges et des épidémies (notamment la peste bubonique ou peste noire) qui réduisent sa population. Malgré ces épreuves, Saint-Omer reste un centre artistique et culturel important entre la Flandre et l’Artois.

La prise de Saint-Omer par Louis XIV

Saint-Omer, sous souveraineté espagnole jusqu’au XVIIe siècle, est prise par les troupes de Louis XIV en 1677 dans le cadre de la guerre de Hollande. Le siège, mené par le duc d’Orléans avec 25 000 hommes, aboutit après un mois et demi de combats. La victoire française est consolidée par la bataille de Cassel contre Guillaume d’Orange. Après la capitulation le 22 avril 1677, Louis XIV fait une entrée triomphale dans la ville, marquant son intégration au royaume de France. Pour l’anecdote, il débarqua à cheval au sein de la cathédrale !

L’essor industriel

À partir du XIXe siècle, Saint-Omer connaît une industrialisation marquée. La ville se transforme avec la construction d’infrastructures comme des boulevards sur les anciennes fortifications et l’arrivée du chemin de fer (En 1848). L’industrie verrière devient un pilier économique grâce à des entreprises comme Arc International. Par ailleurs, des activités telles que la brasserie et la chapellerie prospèrent également. Aujourd’hui encore, l’industrie représente une part importante de l’emploi local.

Le développement du maraîchage

Le maraîchage à Saint-Omer remonte au Moyen Âge avec l’aménagement des marais dès le XIIe siècle. Mais ce n’est qu’à la fin du 18^ème et au 19^ème siècle que le maraichage connaitra un certain essor. Les raisons : l’eau à profusion, les terres fertiles et l’arrivée du train. Aujourd’hui, le marais audomarois est célèbre pour sa production agricole et son patrimoine naturel unique, inscrit au réseau des réserves biosphères de l’UNESCO.

De nos jours, Saint-Omer conserve de nombreux vestiges de son riche passé, notamment sa cathédrale, les ruines de l’abbaye Saint-Bertin et la chapelle des Jésuites, témoignant de son histoire exceptionnelle.

L’origine du nom Saint-Omer et du terme Audomarois sont étroitement liées à l’histoire de la ville et à son fondateur.

Le nom Saint-Omer provient d’Audomar (également appelé Audomarus, Odemaars ou Omer), un moine de Luxeuil qui devint évêque de Thérouanne en 637. Audomar a joué un rôle crucial dans l’évangélisation de la région au VIIe siècle, sous le règne du roi Dagobert Ier.

Initialement, la localité était connue sous le nom de Sithiu (ou Sitdiu, Sithieu, signifiant « le lieu » ou « l’emplacement »), qui désignait le mont sur lequel la ville s’est développée. Ce nom apparaît dans les écrits des chroniqueurs au VIIe siècle. Au fil du temps, le nom de la ville a évolué :

• Au Xe siècle, l’endroit a commencé à prendre le nom de Saint-Omer.
• En 1042, on trouve la mention « Villa Sancti Audomari ».
• Le nom actuel de Saint-Omer s’est progressivement imposé, avec diverses variantes orthographiques au cours des siècles. Certaines sources attestent que Saint-Omer est réellement devenue Saint Omer sous l’impulsion des guildes marchandes au 11^ème et 12^ème siècle.

Quant au terme « Audomarois », il dérive directement du nom latin d’Audomar (Audomarus). Il désigne à la fois les habitants de Saint-Omer et ceux du marais environnant, connu sous le nom de marais audomarois. Cette appellation s’est établie depuis le XIIe siècle, lorsque Sithiu est devenu définitivement Saint-Omer.

Il est intéressant de noter que pendant la Révolution française, la ville a brièvement porté le nom de « Morin-la-Montagne », ce dernier faisant référence au peuple gaulois des Morins qui occupait autrefois la région

Saint-Omer abrite un riche patrimoine religieux, avec plusieurs édifices d’intérêt historique et architectural. Voici les principaux:

1. Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer

La cathédrale ou basilique de Saint Omer arbore un style gothique primitif, rayonnant et flamboyant. Construite en 3 siècles, elle réunit en effet tous les courants de l’art gothique ! Construite entre le XIIe et le XVIe siècle, cette ancienne collégiale a été élevée au rang de cathédrale au XIVème siècle, puis de basilique mineure en 1879. Elle conserve des trésors comme une horloge astronomique de 1558, un tableau de Rubens (la descente de croix), un superbe buffet d’orgue et un labyrinthe unique datant de 1716.

2. Ruines de l’abbatiale Saint-Bertin

Fondée au VIIe siècle par Audomar et ses compagnons, cette abbaye bénédictine fut l’un des centres religieux et intellectuels majeurs du Moyen Âge. Détruite pendant la Révolution française, il ne reste aujourd’hui que des vestiges impressionnants de l’abbaye Saint-Bertin.

3. Église Saint-Denis

L’église Saint-Denis arbore un style gothique (XIIIe siècle) avec des éléments médiévaux et baroques. Consacrée en 1088, elle était l’église des grandes familles et des corporations de métiers. Son aspect a évolué avec le temps. La tour gothique est l’une des plus anciennes de la région. Des travaux récents visent à restaurer cet édifice classé monument historique.

4. Église de l’Immaculée Conception

Située dans les faubourgs maraîchers, cette église néo-gothique datant de 1859  a été gravement endommagée par un incendie en septembre 2024. Elle se distingue par ses vitraux lumineux et son mobilier sculpté.

5. Chapelle Saint-Jean-Baptiste (ancien hôpital Saint-Jean)

Construite pour remplacer une chapelle plus ancienne à la fin du 19^ème siècle, elle faisait partie de l’hôpital reconstruit au XVIIIe siècle. Elle témoigne de l’histoire hospitalière et religieuse locale.

6. Église Saint-Sépulcre

Cette église-halle gothique du XIIIe siècle est actuellement fermée au public pour raisons de sécurité. Elle conserve néanmoins un grand intérêt architectural. Elle figure parmi les 7 églises de France dédiée au St-Sépulcre en raison de ses origines, liées à l’ordre du temple et aux croisades.

7. La chapelle des jésuites

La chapelle des jésuites est une impressionnante église baroque datant du 17^ème siècle. Depuis désacralisée, elle abrite régulièrement des évènements culturels à Saint-Omer, tels que des expositions et des concerts.

Saint-Omer est une ville riche en patrimoine architectural, caractérisée par une grande diversité de styles et de monuments historiques qui reflètent son histoire et son évolution. Voici les principaux traits distinctifs de son architecture :

1. Architecture religieuse remarquable

Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer : Chef-d’œuvre gothique, elle combine les styles gothique primitif, rayonnant et flamboyant. Construite entre le XIIᵉ et le XVIᵉ siècle, elle abrite des trésors tels qu’une horloge astronomique de 1558, un buffet d’orgue monumental et un tableau de Rubens.

Vestiges de l’abbaye Saint-Bertin : Ancienne abbaye bénédictine fondée au VIIᵉ siècle, aujourd’hui en ruines, mais toujours emblématique du paysage audomarois. Les restes de son abbatiale révèle un style gothique.

D’autres églises gothiques, comme l’église St-Denis et l’église Saint-Sépulcre.

Chapelle des Jésuites : Exemple d’architecture baroque, elle témoigne de la présence des Jésuites dans la ville au 17 et 18^ème siècle.

Des églises plus récentes de style néo-gothique : citons notamment l’église Immaculée Conception dans le faubourg du Haut-Pont et la chapelle Saint-Jean, un brin cachée au cœur du centre ville.

2. Patrimoine défensif

Motte castrale : Vestige du château médiéval de Saint-Omer, abritant également jadis une prison.

Ouvrages fortifiés signés Vauban : Les remparts et fortifications témoignent du rôle stratégique de Saint-Omer à travers les siècles.

3. Architecture civile

Hôtel particulier Alexandre Ribot : Transformé en Maison du Patrimoine, il illustre l’élégance des demeures bourgeoises du XIXᵉ siècle.

Gare néoclassique : Un exemple d’architecture fonctionnelle et élégante soutenue par Alexandre Ribot à la fin du 19ème siècle.

Le musée Sandelin, abrité au sein d’un hôtel particulier à la française du 18^ème siècle. Découvrez ici notre article dédié au musée.

Le palais de la Cathédrale : belle demeure située dans l’enclos Notre-Dame.

Le théâtre à l’italienne : l’ancien hôtel de ville abritant le théâtre vénitien de Saint-Omer affiche un style néo-classique. Sa forme lui vaut le surnom de « Moulin à Café ».

Saint-Omer se caractérise également par ses ruelles pavées, son réseau de venelles et de rues médiévales, ses façades en brique jaune et en brique rouge, mêlant style à la française et style flamand.

A noter que le centre historique de Saint-Omer est classé comme Site Patrimonial Remarquable depuis 2016. Ce périmètre couvre 112 hectares incluant le Jardin Public et protège les bâtiments historiques intra-muros. Ce label garantit la préservation et la valorisation des immeubles historiques et de leur environnement urbain.

Saint-Omer fait donc figure de véritable musée à ciel ouvert où cohabitent harmonieusement monuments religieux, vestiges défensifs et constructions civiles élégantes, témoignant de son riche passé historique.

Découvrez également notre article complet sur la découverte du patrimoine de Saint-Omer.

Saint-Omer possède plusieurs labels qui témoignent de son engagement dans divers domaines :

Ville à vélo du Tour de France (niveau 3): Ce label récompense les initiatives prises par la commune en faveur de la pratique du vélo, que ce soit pour les loisirs, la compétition ou comme moyen de transport quotidien. Saint-Omer a obtenu ce label grâce à la mise en place d’un plan des mobilités actives, aux aménagements réalisés, à la concertation menée sur le sujet et à l’implication des associations.

Ville et Pays d’art et d’histoire: Ce label national est décerné aux territoires qui s’engagent dans la valorisation de leur patrimoine bâti et paysager. Il souligne une démarche active de connaissance, de conservation et de valorisation de la qualité architecturale et du cadre de vie. La ville de Saint-Omer portait déjà le label « Ville d’art et d’histoire » depuis 1997, et en 2014, 32 communes du Pays de Saint-Omer ont également obtenu le label « Pays d’art et d’histoire ».

Marque Qualité Tourisme™: L’Office de Tourisme du Pays de Saint-Omer s’engage dans la Démarche Qualité Tourisme™ depuis 2016. Cette marque d’État est attribuée aux professionnels du tourisme pour la qualité de leur accueil et de leurs prestations.

Site Patrimonial Remarquable (SPR) : Saint-Omer a été reconnue « Site Patrimonial Remarquable » depuis le 28 juin 2016. Ce statut vise à protéger et mettre en valeur le patrimoine architectural, urbain et paysager de la ville.

Ville Amie des Enfants : La ville a renouvelé son partenariat avec l’UNICEF et son label « Ville Amie des Enfants ».

Villes et Villages Fleuris: Saint-Omer a obtenu le Prix « Ville » de la Participation Citoyenne 2021. De plus, Saint-Omer a obtenu « 2 Fleurs ». La ville encourage également ses habitants à embellir leurs façades avec des plantes florales.