La brasserie de Saint-Omer constitue l’un des fleurons de l’Audomarois. Créée en 1866, elle se distingue aujourd’hui comme étant l’une des dernières grandes brasseries indépendantes de France.
Son nom s’affiche sur la façade de nombreux bars de France et de Navarre. Qui ne connait pas la bière de Saint-Omer ? L’entreprise familiale a, au cours des années 2010, acquis la non moins célèbre brasserie Gayant de Douai produisant, en autres, la Goudale.
La bière de Saint-Omer est toujours produite dans l’usine située au cœur de la ville, dans la pure tradition des industries du XIXème siècle. La brasserie Goudale, quant à elle, a quitté ses quartiers à Douai pour être implantée à Arques, en bordure du marais audomarois. Cette brasserie high tech se découvre désormais à l’occasion de visites guidées pouvant se clôturer par des dégustations… Avec modération !
Histoire de la brasserie de Saint-Omer
La Brasserie de Saint-Omer fut fondée en 1866 et fut dès ses origines implantée dans le centre-ville de Saint-Omer. Elle fit son bonhomme de chemin en traversant trois conflits majeurs ayant marqué l’histoire de France : la guerre franco-prussienne de 1870, la première et la seconde guerre mondiale.
Au sortir de la guerre 39-45 s’opère une succession de fusions et de rachats. La brasserie de Saint-Omer devient en 1952 la Brasserie Artésienne. Elle produisait alors 45000 hectolitres de bière et alimentait la région.
Lorsque l’usine sera rachetée par le groupe Saint-Arnould tenu par la famille Pecqueur, en 1985, elle sera rebaptisée « Brasserie de Saint-Omer » et s’ouvrira vers le commerce national et international. Le groupe assurera également sa croissance en rachetant quelques brasseries locales, comme la Semeuse et la Facon, tout en se tournant vers le marché des marques de distributeurs. La barre des 1,4 million d’hectolitres de bière brassée sera dépassées dans le courant des années 1990.
Forte de son succès, la brasserie de Saint-Omer et le groupe Saint-Arnould suscite les convoitises… Et sera rachetée par le géant Heineken en 1996. La famille Pecqueur demeure aux commandes et René Pecqueur demeure le PDG de la brasserie de Saint-Omer.
L’aventure fût de courte durée. 12 ans plus tard, Heineken se sépare de la brasserie nordiste, mais André Pecqueur propose le rachat de la brasserie afin de la sauver et d’assurer sa pérennité. C’est ainsi que la Brasserie de Saint-Omer redevint la première Brasserie Indépendante de France.
La brasserie de St Omer en quelques chiffres
Aujourd’hui, la brasserie de Saint-Omer produit deux millions d’hectolitres à l’année. Cela représente 700 millions de canettes de 25 cl, 600 millions de bouteilles, 370 millions de boites et 750 000 fûts par an. Le tout réparti en 200 références commerciales, dont la Saint-Omer, la Saint-Omer Bière Bock, la Saint-Bertin, la Sombrero, la Munsterbräu…
La brasserie de St-Omer produit même sa bière d’abbaye brassée sous licence de l’abbaye Saint-Paul de Wisques !
La Brasserie Goudale
Cette bière tient son nom de Good Ale, que l’on peut traduire de l’anglais par « Bonne bière ». Ce terme, une fois francisé, devint vite Goude ale sur notre territoire au Moyen Age
La brasserie Goudale débuta par la création de la Grande Brasserie des Enfants de Gayant en 1919. Elle vendait alors sa bière à domicile autour de la ville de Douai. L’entreprise sera rachetée en 1955 par Jean-Pierre d’Aubreby. Elle produisait alors 26 000 hectolitres. La brasserie Goudale ne cessera par la suite de croître et de se diversifier. Elle créera notamment la bière du Démon en 1982 et rachètera la brasserie Jeanne d’Arc en 2000. Cette dernière, qui s’appellera par la suite Grain d’Orge, développera des marques bien connues dans le milieu, comme la Septante 5, la Belzebuth et la Triple Secret des Moines.
La brasserie Goudale et Grain d’Orge dans le giron de la Brasserie de St Omer
C’est en 2010 que Goudale et Grain d’Orge fusionneront et que leur histoire croisera celle de la Brasserie de Saint-Omer. En effet, cette année-là, les bières artésiennes seront rachetées par la famille Pecqueur et la Brasserie de Gayant déménagera son usine 6 ans lus tard, pour rejoindre les terres audomaroises.
A cette occasion, une usine dotée des technologies dernier cri sera construite à Arques. Dès la première année, la brasserie Goudale brassera un million d’hectolitres… Une production honorable, mais insuffisante au regard du marché et de ses débouchés. A la surprise des audomarois, la brasserie sera en travaux dès 2018. Un projet d’agrandissement qui portera la capacité de production à 2,5 millions d’hectolitres !
Visiter la brasserie
Forte de son histoire et de ses équipements valant le coup d’œil, la brasserie Goudale s’est lancée il y a quelques années dans le tourisme industriel. Ainsi, désormais, les amateurs de breuvages houblonnés peuvent visiter la brasserie et ses équipements.
Cette visite, ouverte aux groupes et aux particuliers, se réalise sur réservation.
Au programme, la Goudale propose le visionnage d’un film sur l’histoire de la brasserie. S’ensuit une visite de l’usine où l’on assiste au brassage, à la filtration, à la mise en bouteille de la bière…
La visite peut se clôturer par une dégustations au Bar de La Brasserie en compagnie des guides ainsi que par un tour en boutique.
Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur le site de la brasserie Goudale :http://brasserie-goudale.com/